Une trottinette peut-elle cacher … un vélo ?

En affirmant il y a quelques jours à la presse (Midi Libre – jeudi 30 juin 2016) son sentiment que le vélo n’est pas le mode de déplacement urbain qui va le plus se développer, le président de la Métropole Philippe Saurel fait plus qu’emprunter un chemin incertain: il s’engage dans une impasse.

2016-06-09_InterviewSaurel_VeloL’usage du vélo va croissant dans toutes les agglomérations en France, comme le relève notamment le Club des Villes cyclables (auquel adhère la Métropole). On a donc du mal à voir sur quoi repose son diagnostic, à part celui de son seul cas personnel (ses propres problèmes de genou qu’il évoque dans l’article cité, et qui, soit dit en passant, sont parfois soulagés par des sports portés tels que la pratique du vélo…). En refusant d’adapter notre Métropole, il maintient des risques injustifiés pour les cyclistes qui pratiquent déjà des voiries encore trop hostiles. Et il fait fi de leur augmentation malgré tout continue, que peuvent constater au quotidien les cyclistes montpelliérains.

Qu’on nous permette une hypothèse: répondre comme il le fait rollers et skateboard quand ont lui parle de vélo, c’est certes l’occasion de réfléchir sur leur cohabitation avec les piétons sur les trottoirs, dont il faut légitimement se préoccuper. Mais c’est surtout une façon d’éviter d’assumer des choix de fond sur la place de la voiture dans l’espace urbain. A l’image de ces édiles qui multiplient les tracés de pistes cyclables sur les trottoirs, souvent au détriment des piétons, il est sans doute plus confortable de gloser sur les patinettes que d’annoncer clairement que le partage de l’espace public passe par la lutte contre « l’autosolisme » et une place accrue au vélo sur la voirie elle-même.

Les actions à entreprendre dans ce sens sont connues. Elles incluent notamment l’adaptation de la signalétique et la clarification d’un réseau cyclable morcelé et à l’entretien aléatoire. Il faut également sans plus tarder mettre en chantier la baisse des vitesses maximales en ville et le développement de zones 30 et zones de rencontres, d’ailleurs propices à l’ensemble des modes actifs.

Vélocité a transmis depuis les dernières élections municipales des propositions concrètes et raisonnables. Si nous nous réjouissons que les occasions d’échanger avec la Ville aient été maintenues, force est de constater que les annonces concrètes par la Métropole sont encore inexistantes deux ans après. Au travers de ces récentes déclarations c’est un message désinvolte qui est au contraire envoyé, et pas au niveau des enjeux actuels de la mobilité urbaine.