Les interviews de Vélocité

 

Denis Feurer Vice-président de Vélocité
Denis nous présente la proposition de Vélocité pour rendre cyclable le tunnel sous la Comédie. Tous les avantages d’une ligne dédiée au vélo…

Claire Grimout
Néo cycliste : ma nouvelle vie à vélo.

 

Michèle

Comment en es-tu venue à choisir le vélo pour tes déplacements ?

J’ai décidé de passer au vélo le jour où à 5h30 en été en passant sous un immeuble toutes fenêtres ouvertes, je me suis dit que je devais réveiller du monde avec ma mobylette adorée.
Petit à petit j’ai pris le vélo pour aller au boulot c’était mieux pour tout le monde ! Quelques problèmes de tendinites plus tard j’ai acquis un VAE d’occase et me voilà principalement à vèlo.
YOUPI!!!!

Comment faire évoluer la pratique du vélo ?
Une meilleure connectivité des pistes cyclables , mettre rapidement en place les doubles sens cyclables partout et surtout sécuriser les carrefours et les entrées sur les pistes dangereuses.EX Cemin de Moularés Av du Pont Trinquat.
Des racks à vélo sur les bus et les BHNS à venir et des trains et gares mieux adaptés.

Tu as fait le choix de te déplacer en vélo pliant, tu peux nous expliquer pourquoi ?

Une vraie piste cyclabe ? Ça dépend. Hors agglomération une voie vraiment séparée des routes avec des carrefours sécurisés, en ville aussi si il ya de la place sinon une piste avec un enrobé  de couleur différente, de la place pour éviter les portières, les bouches,plaques d’égôut et tous les trucs dangereux qui trainent au bord des chaussées.
Pendant les vacances d’été à Bagnéres de Bigore avec une cousine nous empruntions des vélos pour aller à Tarbes acheter un pain et des rillettes d’oie. C’était notre secret et notre Liberté.

 

Marie-Charlotte

Tu as fait le choix de te déplacer en vélo pliant, tu peux nous expliquer pourquoi ?Cela fait 2 ans que je me déplace en vélo pliant dans mes trajets du quotidien. Premièrement, j’ai toujours habité dans des grandes villes donc la voiture n’était pas forcement « obligatoire » et donc mon vélo faisait largement l’affaire pour chacun de mes déplacements. Mais depuis deux ans, je vis à Montpellier et malheureusement pour certains déplacements aux alentours, j’ai du acheter une voiture. Nous nous la partageons en famille car je n’en fait l’usage que pour des rendez-vous professionnels inaccessibles en transports en commun ou à vélo.
Donc 80% du temps j’utilise mon vélo pliant car je peux le mettre dans les transports en communs si besoin, dans le train ou bien encore dans ma voiture pour réduire son temps d’utilisation.
Deux autres aspects m’ont poussé à pratiquer le vélo, tout d’abord je trouve que c’est un moyen de réveiller son corps avant une journée de travail passée devant un écran. Quand j’arrive devant mon bureau, j’ai l’impression de ne pas avoir fait, maison, voiture, bureau et donc de ne pas être restée statique.
Aussi, le vélo a changé mon rapport aux sorties nocturnes. En effet, je ne me déplace plus sans mon vélo. Le soir quand je rentre, équipée de mon casque et de mes lumières, je me sens en sécurité. Du moins beaucoup plus en sécurité qu’a pied. Enfin, avec le prix actuel du pétrole, je pense qu’il est grand temps de sortir ses guiboles !

Le harcèlement de rue est une réalité, est ce que te déplacer à vélo te permet de moins le subir ?
En vélo, je subis beaucoup moins l’harcèlement de rue. Personne ne m’aborde, je ne me sens pas suivie et je ne reçois plus de remarques déplacées. Les automobilistes ne sont pas toujours fans des cyclistes et je sens parfois comme une petite gueguerre entre l’équipe voiture et l’équipe vélo car je me prends souvent des remarques alors que je suis sur de pistes cyclables… Bref c’est toujours « moins » pire que le miss t’as pas un 06 ? :)

Tu es animatrice de la Fresque Du Climat, un atelier de 3h pour comprendre ce que raconte le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), tu peux nous éclairer sur le rôle des transports sur le changement climatique ?
À ma connaissance, le secteur du transport représente en France + de 30% des émissions de GES. C’est colossal.
Le trajet : lieu de travail – domicile des collaborateurs représente une part importante des émission de GES des entreprises.
L’augmentation de ces émissions de GES contribue malheureusement au réchauffement climatique, aussi, je pense qu’on a le pouvoir et le devoir d’agir individuellement et collectivement sur ce secteur.

SEB – Montpellier

Est ce que tu peux nous expliquer ton parcours pour te déplacer à vélo  comme véhicule principale ?
J’ai vécu 8 ans dans les Cévennes, à faire les aller retour de 100 km et plus. En  accumulant la fatigue, le stress d’être en retard. A la fin, je roulais en mode  automatique. Les choses de la vie m’ont forcé à devoir réaliser un 180 degrés dans  ma vie, cap au Sud. C’est à dire que je suis revenu vivre à 2 pas du centre et à 5 km  de mon travail. Pendant un temps, j’ai gardé mon habitus d’automobiliste. Je prenais  la voiture pratiquement tout le temps. J’en ai même acheté une nouvelle. Mais un  beau jour, panne mécanique, pas de voiture de dépannage car il n’y en avait plus  donc je me suis retrouvé immobilisé. Mais l’immobilité n’est pas dans ma nature. Je  suis une personne résiliente, qui sait rebondir malgré les épreuves. Et cette  mésaventure est je pense, une de mes plus belles révélations. Je me suis rendu compte que j’avais tout à côté, encore plus proche que je ne l’imaginais.
J’ai  commencé par le tram mais au bout de quelques jours, je suis allé chez un vélociste  à 1 km de chez moi dans le centre. Pas beaucoup de stock, la covid est passée par  là, mais je veux un vélo hollandais pour me déplacer en ville. Un super contact qui n’hésite pas à me faire confiance, Il me dit : « essaye-le, le mieux, tu fais ton trajet  domicile-travail et tu vois. Tu me le ramènes quand tu as fini ». Un vrai contact  humain et chaleureux. Ni une ni deux, j’enfourche ma selle et me voilà parti.
Plus je  pédale, et plus je me sens bien, le vent qui glisse sur mon visage me rend vivant, les  sourires sur le visage des autres cyclistes, sans masque, quel bonheur et sentiment  de liberté retrouvé. Pourtant j’ai un genou fraîchement opéré. Mais j’ai un besoin de  bouger quotidiennement et le vélo répond de manière douce à toutes les cases.
Aujourd’hui, je fais quasiment tout à vélo et je vais bientôt me séparer de ma voiture.
Je n’ai jamais été aussi régulier dans mes déplacements et aussi heureux de  pédaler. Pourtant mes activités de loisirs m’imposent de transporter beaucoup de  matériels. Là encore il existe des solutions avec modulauto et je réfléchis à acquérir  un vélo cargo.
Je garde en mémoire le plaisir de me déplacer sur les îles bretonnes  à vélo avec ma petite remorque. Je suis d’une génération qui a connu le vélo en  liberté, puis j’ai grandi dans la norme avec mon scooter puis la voiture. Et je pense  avoir fait le tour de la question voiture, qui n’a pas répondu à ma liberté d’évasion et  de découverte.
En vélo, je redécouvre la ville sous un autre regard, apaisé et plus  détendu. Alors je dirais que le plus dur est de donner le premier coup de pédale pour recouvrer un espace de liberté.

Tu travailles dans un milieu stressant avec des horaires difficiles, est ce  compatible avec la pratique du vélo?
En effet, je travaille dans un milieu très en vogue en ce moment, car je suis infirmier  en réanimation. Un métier physique et éprouvant, aussi bien physiquement que  psychologiquement. Le vélo est pour moi une véritable soupape, chaque coup de  pédale me permet de retrouver ma sérénité et de rentrer plus détendu chez moi.
Au  petit matin, la fraîcheur de la nuit ambiante sert à me réveiller. J’arrive échauffé et  dynamique, pour mes longues journées de travail. Je rentre à la nuit tombée une  grande partie de l’année. La nuit n’est pas un frein à ma pratique, c’est même un  moment que j’apprécie. Je suis aussi moins fatigué que par le passé.
Je dois  reconnaître que l’hôpital a fait un effort pour rentre cela possible. Un nouveau parc à  vélo, plus sécuritaire. J’ai une douche et un vestiaire décent pour me changer.

Quels sont les freins à la pratique du vélo pour toi ?
Les 2 leviers qui freinent la pratique du vélo sont la sécurité et l’accessibilité à son  entreprise ou à son logement.
Je soigne malheureusement des usagers de la bicyclette et j’aimerais vraiment qu’on  redonne un espace digne et égalitaire pour circuler sereinement à vélo. Il faut que  les autorités compétentes prennent vraiment en considération que le plus important  est la sécurité des usagers.
Offrir aux enfants mais aussi aux moins jeunes, un  espace pour qu’ils puissent s’épanouir et découvrir de nouveaux horizons. Comme je l’ai dit plus haut, il faut que les entreprises facilitent l’accès des vélos  (parcs, vestiaires). Les études le montrent, les personnes, circulant à bicyclette, sont plus dynamiques et moins malades. C’est du gagnant/gagnant aussi bien pour  l’employeur que l’employé. Comme pour l’entreprise, il faut faciliter le stockage des vélos dans les logements. Plus de souplesse, et améliorer l’offre des transports, la pluri modalité des déplacements. Car je pense aussi aux personnes qui ont de plus longs trajets, ou qui sont en situation d’incapacité de faire du vélo.
Au lieu de créer toujours plus de périphériques et de bouchons, créons un vrai réseau express vélo (REV). Les gens ne s’imaginent pas les gains qu’offre le vélo : temps, argent, santé, environnement.

Quelle est la phrase dont tu es le plus fatigué d’entendre sur le vélo ?
Malheureusement j’en ai plusieurs : Que le vélo et les coronapistes créent les  bouchons.
Qu’il n’y a jamais de vélo qui circule sur les pistes cyclables quand il  pleut.
Que c’est impossible et utopique en France. J’invite simplement les personnes à faire l’expérience du vélo. Il ne faut pas être un pro, notre corps est fait pour bouger, il s’adapte aux sollicitations qu’on lui propose.

Un conseil que tu donnerais à tes collègues pour franchir le pas ?
D’autres pays ont réussi le pari, alors pourquoi pas nous. Je leur conseille, simplement, de prendre un vélo adapté à leur pratique et leur morphologie, afin de prendre du plaisir à rouler.
On peut bien rouler, pour pas cher et par tous les temps. Et surtout savoir donner du temps au temps, le reste viendra tout seul. Ne pas  hésiter à se rapprocher du milieu associatif, pour échanger et partager son expérience.
Pour ceux qui manquent de motivation, l’utilisation d’applications. Comme par exemple, Geovelo qui propose des petits challenges pour entretenir la motivation à rouler. De plus, elles sont très utiles pour justifier et prétendre au forfait mobilités durables auprès de son employeur.