Baromètre vélo 2025 : les résultats

Le baromètre vélo, c’est la plus grande enquête citoyenne sur le vélo dans le monde, porté par la Fédération des Usagères et Usagers de la Bicyclette (FUB), dont fait partie Vélocité Grand Montpellier. Cette 4ème édition permet de mesurer l’évolution depuis les enquêtes précédentes, en 2017, 2019 et 2021. https://www.barometre-velo.fr/2025/

Le baromètre, un outil au service des collectivités

Outil de valorisation des politiques publiques quand les communes portent des actions en faveur du vélo, le baromètre est aussi un révélateur des attentes des usagers. 

Les résultats sont une mine d’information et un outil d’aide à la décision pour les collectivités locales, qui doivent s’emparer de cette ressource formidable alimentée par l’expertise d’usage des citoyennes et citoyens qui habitent ou traversent leur territoire, en complément de l’expertise technique de leurs services, et de la concertation avec les associations de plaidoyer FUB.

Des notes très disparates sur l’aire urbaine de Montpellier 

Sur l’aire urbaine de Montpellier, les communes obtiennent des notes de A à G…

Certains axes doivent être améliorés

Au-delà de la note globale du “climat vélo” de chaque commune, les personnes répondant à l’enquête pouvaient citer des endroits prioritaires à aménager, des endroits améliorés récemment, et des besoins de stationnement. A l’échelle métropolitaine, l’avenue Jean-Jaurès à Castelnau-le-Lez ressort comme un point noir majeur signalé par plus de 600 personnes. 

C’est d’ailleurs symptomatique d’un problème plus général : si les conditions s’améliorent au sein de la plupart des communes, le bât blesse sur les liaisons intercommunales. Un autre exemple est l’allée de l’Europe à Juvignac, signalée comme dangereuse par plus de 100 personnes.

Montpellier, ville “plutôt favorable à la pratique du vélo”

Montpellier est 14ème sur 37 au classement des grandes villes, en progression d’une place depuis 2021. Il y a encore du chemin à faire pour la 7ème ville de France en population, notée C sur une échelle de A à G, correspondant à une note de 3,56 légèrement au-dessus de la moyenne nationale, en progression depuis le D obtenu en 2021.

Cancre en 2017 et 2019, Montpellier s’était faite remarquée par sa progression spectaculaire entre 2019 et 2021, en reconnaissance des pistes cyclables de la fin du mandat de Philippe Saurel obtenue grâce à la mobilisation citoyenne #JeSuisUnDesDeux (Gerhardt, Fbg Figuerolle, Avenue de Toulouse), du rôle de précurseur de la ville lors de la crise sanitaire avec les coronapistes (pont de Castelnau, pont Juvénal, Flahault, Mondial 98, voie Domitienne) suivie par le début de mandat de Michaël Delafosse qui s’inscrivait dans la continuité (rue Saint Louis, Gambetta, …). Cette période “folle” a permis de rattraper sensiblement une partie du retard accumulé par le passé et de recoller le peloton des villes cyclables..

Mais aujourd’hui la dynamique vélo est nationale, la plupart des autres villes travaillent elles aussi à favoriser l’usage du vélo et à rendre les itinéraires moins hostiles à sa pratique. Montpellier doit poursuivre ses efforts à une allure plus soutenue pour rejoindre le haut du tableau. Les villes où on faisait déjà du vélo restent en effet dans le peloton de tête.

Le réseau express vélo apparaît, avec des réalisations inégales

La Métropole a défini un réseau express vélo composé d’un anneau vélo, de rocades et de radiales, en soutien de son ambition de porter à 15% la part modale du vélo à horizon 2032. Il est intéressant de superposer les résultats du baromètre à la carte des “Vélolignes montpelliéraines”.

https://www.montpellier.fr/actions/grands-projets/reseau-express-velo-les-velolignes-montpellieraines

Sur l’anneau vélo, on voit beaucoup de vert, correspondant aux aménagements pérennisés rues Gerhardt/Doria et rue Saint Louis, à la chute du trafic motorisé sur le cours Gambetta, le boulevard de Strasbourg et la rue Léon Blum nord. 

Plutôt du rouge en revanche sur le Quai Laurens, rue Léon Blum sud, et l’avenue Mermoz est toujours très routière.

Le cours Gambetta est un cas intéressant, cité dans le dossier de presse de la FUB au niveau national, car il y a beaucoup de vert mais aussi beaucoup de rouge, reflétant les avis mitigés : la baisse drastique du trafic motorisé de transit a permis l’amélioration de la sécurité des déplacements à vélo, mais l’aménagement n’est pas optimal, comme expliqué sur l’observatoire vélo de Vélocité https://observatoire.velocite-montpellier.fr/veloligne-Anneau#section-centrale

De même sur la rue Doria, où la situation s’est améliorée (piste unidirectionnelle pérennisée d’un côté) mais où il reste des attentes (absence de piste de l’autre côté).

En ce qui concerne les vélolignes rocades et radiales, les premières réalisations route de Mende et avenue Flahaut (véloligne 10) sont reconnues, avec beaucoup de vert, mais il reste beaucoup à faire, avec notamment une décision politique forte à prendre avenue Jean-Jaurès à Castelnau (véloligne 1).

Le baromètre valide le niveau d’exigence de Vélocité

En septembre 2024, Vélocité avait mis en ligne son Observatoire du plan vélo qui consiste en une évaluation quantitative et qualitative du réseau de Vélolignes Montpelliéraines. Ce travail avait été réalisé grâce à expertise de bénévoles de l’association mais on pouvait se questionner sur le niveau d’exigence : Vélocité en demande-t-elle trop ? Les attentes exprimées par les milliers de répondants au baromètre confirment les attentes de Vélocité. En effet la superposition  de la cartographie du baromètre donne des résultats très proches de celle de l’observatoire des vélolignes. Vélocité n’est pas une association d’enfants gâtés qui en demandent toujours trop : les usagers ont les mêmes ambitions et attentes.